En 2008, Olivia Borlée, Élodie Ouedraogo, Hanna Mariën et Kim Gevaert décrochent la médaille d’Or olympique du relais 4x100 mètres. En 42 secondes 54, elles entrent dans l’histoire. Une décennie plus tard, Olivia et Élodie sont primées aux Belgian Fashion Awards avec leur marque de vêtements : 42|54, comme pour ancrer à jamais l’un des plus beaux exploits du sport belge. Entretien avec l’aînée de la famille Borlée.

Photos : Mous Lamrabat (sauf mention contraire)
Propos récoltés par Kinto




Photo : Olivia avec les Kinto 4306 / archive personnelle

On connaît ton parcours sportif, moins tes formations. Tu as étudié l’architecture d’intérieur et le stylisme ; la mère d’Élodie est modéliste. En fait, vous aviez déjà une longueur d’avance niveau mode.

Élodie a toujours baigné dans la mode ; sa maman avait tendance a lui faire ses vêtements de compétition. J’ai toujours été passionnée par la mode et ça a produit une connection entre Élodie et moi, en dehors de l’athlétisme ; c’est ce qui fait qu’on a lancé notre marque il y a deux ans. J’avais ça en tête depuis 2012. J’ai commencé à dessiner, à réfléchir au concept, à en parler. En un an et demi, on a sorti une première collection.


Comment vous qualifier stylistiquement ?

On nous catégorise souvent comme athleisure : des vêtements de sport portés dans d’autres contextes. On ne se définit pas vraiment comme ça parce que vu notre passé, le côté sportif est très important. Oui, on veut se servir du confort pour que le vêtement puisse être porté en dehors du sport, mais sa fonctionnalité première est sportive : sauter, courir, faire tout ce qu’on veut dans nos vêtements. Et s’ils sont assez cools pour être portés à l’extérieur, notre pari est réussi.


Selon toi, quelle sont les particularités qui font votre différence ?

Être le plus éthique possible en produisant en Europe, dont en Belgique. On va aussi chercher le meilleur dans chaque détail : tissus, boutons, tirette… On veut offrir le meilleur comme on a toujours fait dans notre vie, dans le sport : viser haut. On créé des vêtements hybrides : on peut par exemple enlever la jupe qui s’attache au legging et courir, puis la remettre pour continuer les activités de la journée. Le but est de faciliter la vie d’une femme active : la vie sociale, familiale, professionnelle.


Et les inspirations ?

On s'inspire de la mode belge, du monde sportif, de nos besoins, de ce qui nous a manqué en tant d'athlètes. On regarde sur les podiums, dans l’actualité. On est des femmes ouvertes et on essaye de le retranscrire dans nos vêtements.


Tu parles de “mode belge”, ça représente quoi exactement ?

Il y a tous les grands noms comme Dries van Noten ou Martin Margiela, puis aussi beaucoup de jeunes, belges ou non, qui sortent de La Cambre ou de l’Académie d’Anvers. Il y a du gros niveau. On a des industries textiles qui ont un savoir-faire, une technicité. Le fait d’avoir tout ça créé une grande émulation et nous permet de sortir à l'internationale : dire qu’on est belges, c’est une belle carte de visite.


Après ces premières années, ponctués par ce prix, quel est le bilan à l’heure actuelle ?

On a réussi a faire de très belles choses en deux ans. Mais il y a tellement de défis. Le prix, c’est une reconnaissance du monde de la mode qui récompense une marque de sport ; ça veut dire qu’on a réussi a créer ce pont et c’était notre objectif. C’est plein d’énergies positives.


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