Créatrice textile formée à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles, Aurélia Leblanc maîtrise différents savoir-faire artisanaux : le tissage, l’impression, la sérigraphie et la broderie. Son travail repose sur la création de tissages manuels d’exception ainsi que sur la création d’impressions et de motifs exclusifs pour la haute couture, le prêt à porter de luxe et l’ameublement haut de gamme. Créatrice de l'illustration représentant l'univers d'Opaline by Kinto, il s’agit pour elle de sa première collaboration dans le secteur de l’optique.
Photo portrait : Maxime Gandon
Propos récoltés par Kinto
Qu’est-ce qui t’a donné envie de faire ce métier ?
Lors d’une première expérience professionnelle dans le paramédical en tant qu'orthésiste, j'ai créé un corset pour une patiente adolescente qui avait une forte scoliose. En lui livrant le corset, elle a fondu en larmes car c'était pour elle une honte à porter. Je lui ai alors customisé son corset en lui fabriquant une pièce "couture", et c'est à ce moment-là que le déclic s'est fait ! J'ai décidé de laisser la création s'emparer de ma vie et de reprendre mes études.
D’où puises-tu ton savoir-faire ?
J'ai été formée à l'Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles, où j'ai appris toutes les techniques artisanales : tissage, motifs, impression, broderie, teinture, etc. C’est un lieu fabuleux et une formation très professionnalisante.
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Comment fais-tu la distinction entre tes différentes pratiques ? À moins qu’elles ne représentent un tout ?
Ma pratique, c'est une "patte", un univers, un tout effectivement. Les motifs que je crée empruntent les mêmes choix chromatiques que les fils de mes tissages, les mêmes préférences, les mêmes attirances.
Pour toi, quelle idée définit le dessin que tu as fait, et qui représente l’univers d’Opaline ?
La fraîcheur d'un bouquet au printemps (une saison que j’aime particulièrement à Bruxelles), des fleurs qui s'entremêlent avec le vent et qui créent des rencontres de couleurs.
Peux-tu nous résumer tes inspirations en quelques mots-clés ?
L'urbain, dans sa résonnance entre l'hyper-solidité de ses constructions et sa transparence est l’une de mes inspirations principales. Les reflets entre les immeubles, leur fluidité. J'adore les villes d'eau, la légèreté et les couleurs métallisées, par exemple.
Tu as reçu le Grand Prix de la Création de la ville de Paris en 2018 dans la catégorie « Talent émergent pour les Métiers d’Art ». Comment vois-tu l’avenir ?
Ce prix a été une très belle reconnaissance quand je suis revenue en France pour ouvrir mon entreprise. J'espère pouvoir continuer à exercer ma passion avec mes valeurs, continuer de travailler avec des collègues que j'estime, baigner dans un univers de création. L'aventure est belle et vaut le coup je pense!
